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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 18:48

 

 

 

     CREATION DE LA LEGION DE LA VISTULE

              Qui n’a jamais entendu le nom de Légion de la Vistule ou encore lancier de la Vistule…  Pratiquement peu d’entre nous concerné par l’épopée napoléonienne, mais qui pourrait affirmer connaitre l’histoire chronologique de cette légion et surtout son uniforme précis, peu d’entre nous……

                 Je vais donc, sans prétention aucune, taché dans ce nouveau paragraphe en faire tout d’abord un historique basique et ensuite une description de l’uniforme de l’infanterie de la Vistule et ensuite celle de la cavalerie de la Vistule.

              VISTULE EN ESPAGNE1  C’est le 5 avril 1807 au château de Finkenstein que tout commença, effectivement Napoléon promulgua un décret qui prévoyait le prélèvement des soldats polonais stationnés en Italie pour les diriger vers leur Pologne natale, afin de les engager contre les Prussiens et Russes. Ces troupes seront constituées des hommes de J.H Dabrowski et du régiment de Grabinski pour l’infanterie et du régiment de cavalerie d’Aleksander Rozniecki.

                Cette nouvelle légion fut nommée en juillet 1807   « Polacco-Italienne » uniquement pour une raison diplomatique et politique envers la Russie.

                Puis elle passe en novembre 1807 au service du royaume de Westphalie. Cette légion reste au service du roi Jérôme Bonaparte jusqu’au 20 mars 1808. Ce jour là, l’ensemble de la troupe passe au service de la France et reçoit quelques jours plus tard son célèbre nom de « Légion de la Vistule ».                  

                 Regroupant les trois régiments d’infanterie et le régiment de Lanciers nommé            « Régiment de Lanciers de la Vistule ». Le dépôt de cette toute nouvelle légion est Sedan. Napoléon décide d’envoyer cette légion en Espagne.

                 C’est à Bayonne que la légion fut cantonnée pour passer la frontière avec l’Espagne. Les premiers à la passer furent le régiment de Lanciers, en mai, et les fantassins en juin, pour y rester jusqu’en 1812 pour l’infanterie et un an de plus pour la cavalerie. Cela ne c’est pas fait sans difficulté. D’abord pour l’infanterie, mal équipée et peu expérimentée, elle se devra de rester un peu plus longtemps en France pour compléter l’instruction militaire et l’équipement nécessaire.

                 Elle sera cette « légion » équipée à la française a quelques nuances près : par exemple, elle gardera sa tenue appelé « kurtka » mais sera équipée d’un shako à la française. Pour ce qui est de la cavalerie elle se retrouve à peine 600 hommes alors qu’elle devait en compter environ 1200 répartis en 4 escadrons.

                  Pour faciliter le commandement et la répartie, l’Empereur créa en juin 1808 deux conseils administratifs, l’un pour l’infanterie et l’autre pour la cavalerie. Ce but ayant pour effet d’isoler les « Lanciers de la Vistule » de la Légion. Le commandement de la Légion revint au colonel commandant le 1er régiment d’infanterie, soit josef Chlopicki. Les deux autres régiments ne seront commandés que par des majors.

 

LA LEGION DE LA VISTULE EN ESPAGNE

               A présent, imaginons que nous sommes en 1808, appartenant à un régiment d'infanterie.

                     L’ordre est donné de se mettre en marche en direction de Pampelune, sous les ordres du général Lefebvre-Desnouetttes. La frontière est traversé successivement en juin devistule ok1 cette même année, par les trois régiments et avec de l’artillerie régimentaire. Ces régiments sont formés de deux bataillons chacun. Chaque bataillon comprend une compagnie de grenadiers, une de voltigeurs et quatre fusiliers. Chaque bataillon a six sapeurs.

            Un article du décret de l’organisation de cette légion, précise qu’aucun français ne pourra entrer dans la légion. Seul les caporaux-fourriers de chaque compagnie et un adjudant sous-officier par bataillon pourront être français. Je vous fais grâce de l’organigramme d’un régiment, et vous précise que les premiers colonels de régiments furent pour le 1er régiment, Chlopicki, le 2ème Kasinowski et le 3ème Estko . L’ensemble des trois régiments possède un effectif d’environ 5940 hommes.

             Ne connaissant pas du tout la valeur combattive des nouvelles recrues, Napoléon décida des les associer à des unités françaises plus aguerries. Associer ne veut pas dire incorporer dans un même régiment, mais tout simplement éviter de les laisser seuls au combat.

               Equipés à la française depuis leur arrivée à Bayonne pour passer la frontière espagnole, les fantassins polonais vont se distinguer de façon admirable en Espagne. Et se forger une réputation de combattant digne des meilleurs éléments sur le sol espagnol.

          En principe, les uniformes des soldats de la Légion de la Vistule et du régiment de lanciers se caractérisaient par le bleu et le jaune. Malheureusement, une iconographie très pauvre et le manque d’uniformes de l’époque n’ont pas permis de reconstituer en détail l’aspect réel des tenues.

 


        A présent, regardons ensemble la tenue que pouvait bien porter les fantassins de cette légion.

 

 L'UNIFORME DES LEGIONNAIRES A PIED

         Devant des difficultés permanentes d’approvisionnement, les soldats surtout ceux de l’infanterie se devaient de se tirer d’affaire comme ils pouvaient, d’où la divergence d’équipement et d’uniforme. Il n’était pas rare de voir dans un même bataillon des tenues de couleur différente, marron, vert ou encore gris. Ce fut surtout le cas des gilets et des pantalons qui s’usaient rapidement.

 

          Planche de Knötel, représentant le détail de l'uniforme des 4 régiments de la Vistule vistule.jpg

        Pour ce qui est du shako du fantassin, il n’est pas improbable que par pénurie de ravitaillement on puisse trouver la fameuse plaque en cuivre à rayons de soleil timbré d’un N ou encore d’un losange en cuivre avec le numéro du régiment.    

                                      vistule-de-nicolas.gif

                       Officier         Tambour       Grenadier      Voltigeur          Fusilier

 

L’uniforme des fusiliers ;

     La kurtka en drap bleu foncé à 7 boutons blanc de chaque cotés avec collet fermé par 3 vistule10agrafes dans toute la hauteur. Collet, revers, parements (ronds sans boutons) doublure et retroussis jaunes. Les coutures postérieures du Kurtka et des manches recouvertes d’un passepoil jaune. Les boutons de métal blanc, plats avec légende : « légion de la Vistule ».

      Les guêtres à 15 boutons blancs. Pattes d’épaules en drap du fond passepoilées jaune. La culotte de tricot blanc.

 

        Pas de sabre-briquet. Le shako à la française avec plaque en cuivre à rayons de soleil timbré d’un N de cuivre en relief. Jugulaire de cuir noir avec écailles de cuivre et étoiles sur les rosaces. Visière de cuir noir cerclée de cuivre, et enfin cocarde française, surmonté d'un pompon de la couleur de compagnie.            

      Dans certaines gravures et planches, telles que celle de Morawski et une planche de Knötel , une cordelière blanche serait présente, alors que d’autres auteurs ne la mentionnent pas . Pour ma part je serai plus favorable à la première description (celle de Morawski).

 

L’uniforme du grenadier, à droite ;vistule-13.jpg

     Même kurtka que le fusilier, mise à part, épaulettes à franges rouges, la dragonne ainsi que le galon et le gland des guêtres en rouge.  Sur le shako, qui ressemble à celui du fusilier, on trouve en haut un galon rouge et pompon rouge. Les rosaces portent une grenade en relief.  Cordelières blanches avec deux raquettes. Guêtres avec passepoil et gland rouge  

 

vistule 11

L’uniforme du voltigeur, à gauche ;

Habit de même confection que le grenadier et le fusilier. Epaulettes verte à tournantes jaunes, au lieu du rouge comme celui du grenadier, jaune pour le voltigeur.

Shako identique à celui du fusilier mais avec en haut un galon de couleur jaune avec pompon jaune. Rosace des jugulaires représentant un cor, toujours en relief. Notre voltigeur porte un sabre-briquet à dragonne et gland de couleur jaune. Guêtres avec passepoil et gland jaune.

 

 

 

 

L’uniforme du sapeur ;                                       

                      Habit comme les soldats avec deux haches croisées, en drap rouge, surmonté par une grenade, épaulette de couleur blanche. Tablier blanc et gants blanc. Le sabre-briquetnumerisation0016.jpg à poignée à tête de coq.    

                            Contre toute icône que l’on se fait de la tenue du sapeur et sans vouloir passer pour un rebelle, la tenue du sapeur de la Légion de la Vistule comporte bien un bonnet d’ourson mais, je pense, sans sa grande flamme qui penche sur un coté, elle n’apparaitra qu’en 1809/1810 et non au passage de la frontière espagnole.

                            L' exemple le plus concret, est le siège de Saragosse (1808/1809), comme nous pouvons le voir sur une certaine gravure et sur des dessins d'époque, nos sapeurs ne possèdent pas cet ornement bien particulier. Bien sur, je n’ai pas la prétention d'imposer la vérité absolue, ceci n’est qu’une réflexion toute personnelle mais sachant que la Vistule est équipée entièrement à la française, je ne vois pas le pourquoi de cette flamme en 1808 ?

             Plus tard surement ! En imitant les quelques soldats espagnols portant cet apparat.

--La planche de Moranski ci-dessus reprèsente 3 sapeurs, celui le plus à droite porte la tenue qui semble être celle, avec laquelle notre sapeur passa la frontière, et celui du milieu, avec la flamme sur le coté, celle qui adoptera au début 1810, quand à celui en tenue rouge,  c'est une variante--

 

                      Les hommes de la légion portent une giberne en cuir noir, portant en leur centre, pour le grenadier, une grenade en cuivre, pour le voltigeur un cor et rien pour le fusilier. Les buffleteries sont blanches. Le fusil est du modèle français ainsi que la baïonnette, le sabre d’infanterie pour les grenadiers et voltigeurs. La capote beige et bonnet de police bleu passepoilé de jaune avec gland jaune.


L’uniforme des officiers, à droite au centre ;                            numérisation0023-copie-1

    Tenue comme les soldats avec épaulettes argent du grade, ainsi que le hausse-col. L’habit à basques longues. Les bottes à la Souvorow sans galon ni gland. Sabre d’officier d’infanterie, dragonne argent. Shako où bicorne.

    ci-contre le fusilier, au centre l'officier avec shako et un légionnaire avec manteau.

numerisation0011.jpg

 

L’uniforme des tambours et cornets ;

La même tenue que celle des soldats.

Le shako à la française avec cordelette rouge. Cordon du cornet, rouge et blanche.

Pas de tenue verte à galons à la livrée, elle ne viendra que bien plus tard, après  1812. Mais néanmoins l'habit peut avoir sur les manches des livrées de couleur.

 

 

 

 

LA CREATION ET LA FIN DE LA 2ème LEGION DE LA VISTULE

                 Napoléon décida, le 8 juillet 1809, après la bataille de Wagram et les bonnes nouvelles de Poniatowski sur la campagne de Pologne, de créer une seconde légion de la Vistule. De ce fait la Légion de la Vistule prend à cette date le numéro 1 à la création de la 2ème légion.

     numerisation0020-copie-1.jpg          Cette toute nouvelle légion sera composée de trois régiments à 2 bataillons chacun, elle sera organisée dans une ville des environs de Vienne. Les soldats seront pris parmi les prisonniers et déserteurs polonais et galiciens ayant servit dans les rangs autrichiens.                

                L’organisation de cette légion commencée à Saint-Polten, continuée à Augsbourg et terminée à Orléans, fut confiée au capitaine Tanski.

              Malheureusement l’insuffisance numérique pour créer la deuxième légion, fit qu’une fois arrivée à Bordeaux, Napoléon décida, par un décret du 12 février 1810 la dissolution de 2 régiment de la 2ème légion. Ses hommes seront incorporés au 1er régiment de la 2ème légion qui  sera versé à son tour, et toujours par manque d'effectif, dans la 1er légion pour devenir le 4ème régiment de la 1er légion.  

                                       FIN DE LA DEUXIEME LEGION

              L’uniforme de ce 4éme régiment sera à l’identique de celui de la 1er légion, enfin sur le papier. Car rien n’exclut que la 2ème légion avant sa dissolution avait bien l’uniforme identique mais portait les revers bleus avec passepoils cramoisi ou encore revers cramoisis avec passepoil de même couleur. 

 

 

 

LA FIN DE L’INFANTERIE DE LA VISTULE EN ESPAGNE

               IL serait trop long d’établir la liste complète des escarmouches et batailles de la légion de la Vistule. La plus imposante fut les deux sièges de Saragosse (1808). Bataille qui fut pour la Légion toute entière un examen de combat sanglant mais qui lui permit d’acquérir une expérience et un nom.

    On notera aussi Alcañiz (1809) Tarragone (1811) Sagonte (1811) et bien d’autres, La dernière forteresse prise par les légionnaires, Valence, qui capitula le 9 janvier 1812, après seulement deux semaines de siège.

     Pendant l’entrée triomphante dans la ville, le maréchal Suchet avait à ses cotés le général Chlopicki. C’est le 7 janvier 1812, alors que notre légion se trouve sous les murs de Valence, que Napoléon décida de renvoyer l’infanterie de la Vistule en France.


               Malheureusement la légion étant dispersée par bataillon dans l’ensemble de la péninsule Ibérique. Il a fallut attendre plusieurs semaines pour que l’unité entière passe la frontière. L’effectif des quatre régiments de la Vistule ne dépassait pas 3 000 hommes, ce qui au passage est peu pour quatre régiments.


               Pour ce qui est du commandement de cette légion à pied.

                                   Le premier chef fut le général Grabinski, officier déjà âgé, mais plein de mérite et de bravoure. Sans tenir compte des sentiments que lui vouait sa troupe, l’Empereur voulut lui imposer le commandement de la brigade suisse, ce qu’il refusa et donna ainsi sa démission, pour laisser ainsi la place au colonel Chlopicki, alors déjà comandant du 1er régiment. Tandis que Tanski, chef du 4ème régiment, laissa sa place pour des raisons de santé au colonel Etsko en mars 1810.

 

 

A suivre….la légion  après 1812.

 

 

Mes sources  pour ce 1er paragraphe sur la légion en Espagne

les planches sont prises en majeures partit sur le livre "Wojsko Polskie" des éditions de "karabela".

Une planche de Bellangé

La caricature est de Julien

La planche de figurines est de Nicolas.

Sources d'inspiration pour le 1er texte ;

"Wojsko Polskie" la Legia Nadwislanska des éditions Karabela

Tradition magazine n°8 et 33 H.S

Magazine du consulat et de l'Empire n° 62

"Poles and saxons of the Napoleonic Wars" de G. Nafziger

"L'armée du duché de Varsovie" par Cheminski et Malibran

"Splendeur des uniformes de Napoléon" par Charmy

"L'armée de Napoléon" illustration de J. Dommage

Militaria n° 9 magazine polonais

sans oublier les sources inépuisables du net.

Aides précieuses de leur savoir et de connaissance ;

Mr Toussaint P

Mr Martin Y




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