LES POLONAIS A LA BATAILLE DE SOMOSIERRA
LE JOUR
La bataille de Somosierra a eu lieu en 1808, en novembre. Si pour certains néophytes cela les laissent indifférents pour d’autres au contraire, rien que d’évoquer ce nom leur fait penser immédiatement à un régiment qui restera célèbre dans l’imagination populaire, celui du 1er régiment de chevau-légers Polonais de la Garde, futur 1er régiment chevau-légers Lanciers Polonais de la Garde Impériale.
Le souci majeur c’est la confusion au point de vue historique et uniformologique, le mythe et surtout la légende que représente cette bataille. Donc je vous propose de voir ensemble rapidement ce qu’il faut retenir de cette journée du 30 novembre 1808.
LIEU GEOGRAPHIQUE ET METEO
Le col de Somosierra qui culmine à 1435 mètres d’altitude se situe prés de Madrid (80km), c’est un des deux cols obligés sur les monts de Guadarrama, et c’est aussi un des rares passages, en venant du nord de l’Espagne pour se rendre dans la capitale.
Le chemin qui mène au col est sinueux, long et étroit de 2,5 km et d’environ 10 mètres de large avec un dénivelé de 300m sur le dernier kilomètre, le passage est fait de quatre coudes qui se trouvent entre un pont en pierre sous lequel coule un ruisseau et le col. Au sommet on y trouve une chapelle, ainsi que légèrement éloigné du col un petit village (Somosierra) avec une église.
Le paysage est stérile, désert et rocailleux. Au départ du pont sur chaque coté du chemin le terrain reste encore praticable jusqu’au milieu du passage, puis des rochers, murets et arbustes empêchent le débordement des deux cotés jusqu’ en haut tout en se rétrécissant pour finir sur le plateau.
Il n’existe aucun ravin de part et d’autre du passage. La pente sur les cotés droit et gauche du chemin, reste accessible pour devenir petit à petit plus escarpée et parsemée de rochers ce qui permet un abri non négligeable pour les espagnols.
A droite plan géographique actuel, avec en bleu le passage de la charge et les croix en rouge l'emplacement supposé des canons.
La météo restera favorable pour les deux parties, puisque le matin de bonne heure, un épais brouillard recouvre l’ensemble du terrain qui au fur et à mesure du temps qui passe finira par se dissiper lentement tout en remontant vers le sommet, il sera alors presque 11 heures, 11 heures 30, lorsque le brouillard disparaitra.
DISPOSITIF ET UNITES
Du coté espagnol dans Madrid, les unités présentent ; le 1er et 2e régiment de volontaire de Madrid. Régiment d'infanterie de Jaen . Régiment Corona et Cordoba . Régiment Badajoz et Irlanda . Régiment Reina et Garde Walonas . Régiment Tolédo et Alcazar de san juan . Bataillon de volontaire de Sévilla . Les Caballéria del Principe, Alcantara, Montesa et de Madrid, et enfin de l'artillerie régimentaire. Mais pour l' affaire du col, on y trouve seulement des réservistes, de la milice de Madrid, 16 pièces d'artillerie et quelques régiments réguliers, le tout avec un moral de perdant, mise à part peut-être les artilleurs préféreront mourir sur leur pièce plutôt que de s'enfuir.
L'ensemble sera commandé par le général Bénito San Juan , c’est un grand officier de mérite, qui commande entre dix à douze milles hommes et seize pièces d’artillerie. Il positionne sont infanterie en échelon à droite est à gauche du chemin, et place d'après la légende 4 canons par coude ; en fait c'est faux !
---de par l’étroitesse du chemin, certains coudes devaient avoir logiquement que 2 canons ou 3 en avant du coude et les autres certainement placés à la sortie ou au sommet, et non un front de 4 pièces à chaque angle, comme on nous le laisse le penser. Puis notre général, installe le gros de son armée en attente au sommet du col.
Du coté français, c’est l’Empereur qui commande et dirige les opérations avec une partie du corps de Victor qui comprend les divisions Villate ( 27e légers et 63ede ligne) Ruffin (9e légers, 24e de ligne et le 96e), et Lapisse ( 16e légers, 45e, 8e, 54e de ligne) une partie de la cavalerie de la Garde, puis la division de cavalerie de Latour-Maubourg avec les dragons.
(Ci-dessous attaque de l'infanterie française sur les pentes du col de Somosierra, par W. Kossak )
LA CHARGE DES CHEVAU-LEGERS
Afin de bien visualiser la situation militaire du 30 au matin.
Faisons un rapide récapitulatif du combat coté français. Dés 9 heures c’est la division Ruffin qui entame l’attaque avec le 96éme sur le chemin en direction du pont de pierre avec sur son coté droit le 24éme de ligne et sur ça gauche le 9éme légers l’ensemble progresse sous la couverture de pièces d’artillerie de Sénarmont qui a bien du mal a discerner ses objectifs à cause du brouillard.
Le brouillard donne un avantage sérieux aux troupes espagnoles, puisque les français semble piétinaient sous les tirs de l’ennemi retranché derrière les rochers. Et en principe une telle position donne de sérieuses chances aux Espagnols.
Napoléon arrive vers 11 heures, avec une partie de la cavalerie de la Garde, les chevau-légers et deux pelotons de chasseurs à cheval.
L’Empereur s’impatiente ;
Pressé de prendre Madrid avant le soir et du même coup réaffirmer son autorité sur l’Espagne. Enervé devant l’impuissance de son infanterie, il demande à Piré de pousser une reconnaissance sur le chemin afin de savoir si la cavalerie peut faire le travail à la place de l'infanterie.
Celui-ci revient et lui dit ;
« Impossible, Sire ! …. »
« Impossible, impossible, je ne connais pas ce mot-là…… » Répondit l’Empereur à Piré tout en tapant sa cravache le long de sa jambe. Joignant le geste à la parole, il se retourna et trouva dressé devant lui à quelques pas l’officier polonais Jan Hipolit Kozietulski qui était de service auprès de l’Empereur,
Il lui dit d’un ton sec, tout en dirigeant sa cravache vers lui ; « Enlevez-moi cela. »
C‘est là que commence… la légende du 1er régiment des chevau-légers
Polonais de la Garde !!!
C’est grâce à la correspondance, bien des années plus tard, de l’officier A.Niegolewski avec Mr Thiers afin de rétablir la vérité sur les écrits de l'affaire des polonais à Somosierra , que notre officier nous laisse un témoignage vivace et poignant sur cet épisode.
C’est le 3e escadron formé des 3e et 7e compagnies qui se rangea devant le chemin un peu avant le pont en pierre, sa formation de front est de 4 cavaliers avec à sa tête kozietulski et non Montbrun et de Ségur, comme l’a écrit dans son livre « Histoire du consulat et de l’Empire » de monsieur A.Thiers.
(On voit le pont en pierre qui fût le départ de la charge au galop ainsi que le chemin )
Notre escadron se place en ordre sur le chemin, un peu avant le pont de pierre, présentant ce front étroit de 4 cavaliers sur une profondeur d'environ 90 métres. Cette ensemble va charger pour la 1er fois devant l’ Empereur, et nos jeunes cavaliers impatients de montrer leur ardeurs s’élancent sous les ordres de Kozietulski qui commande pour commencer un en "avant au trot" , une fois le pont en pierre passé, les tirs de mousqueterie des espagnols se font de plus en plus précis, surtout plus nombreux, une estimation des tirs donne 40 000 coups de feu et 40 coups de canon. Grâce au brouillard et à la fumée due aux tirs, nos cavaliers intrépides avancent insensibles au danger.
A un moment donné, notre officier de tête accélérera et l’ensemble de la charge se fera au galop. Le premier tir des canons de la 1er batterie fit couché pas mal de monde ainsi que l’officier Rudowski qui tomba mort, les chevaux couchés ainsi que les hommes provoquèrent un ralentissement sur l'ensemble de la troupe et non une hésitation comme certains pensent le croire, cela est dû, au fait de la gêne occasionnée par ce désordre palpable.
--Il est vrai que comme le raconte Niegolewski, de retour de reconnaissance avec son peloton, et rattrapant son escadron, il parvient avec quelques uns de ses hommes, à hauteur de la 1er batterie et de dépassé un groupe de chevau-léger hésitant a continuer leur charge, mais cette incertitude ne durera qu’un instant pour se rallier à lui. --
Revenons à notre charge, sans réfléchir Kozietulski relança ses cavaliers aux cris de « vive l’Empereur » immédiatement reprit par ses hommes. D' après les dires et écrits des survivants, en fait le cri de Kozietulski pour relancer sa troupe fut ;
" Naprzod psiekrwie, patrzy Cesarz-Forward"
traduction ... "Nom d'un chien...l' Empereur regarde" -je vous laisse juge de la part de vérité où de légende.-
Malheureusement c’est entre la première et la seconde batterie que fut touché son cheval, désarçonné, contusionné et sans monture, son manteau criblé de balles et ne pouvant suivre la charge il passa le commandement à Dziewanoski, qui continua la charge en sabrant l'ennemi, qui à son tour, lui même tomba entre la troisième et la quatrième batterie.
A présent la charge en elle même n’était plus qu’un ensemble d’officiers et de soldats, qui animés de la même ardeur, et continuant à pousser toujours le même cri ; celui de « vive l’Empereur » ne faisant attention, ni à l’absence de leur chef, ni à la mort de leurs camarades, s’élancèrent sur les batteries suivantes. C’est ainsi que la charge fut menée jusqu'aux dernières pièces c'est-à-dire jusqu'au sommet du col de Somosierra.
Niegolewski étant le dernier officier encore à cheval, arrive sur la quatrième et dernière batterie déjà débordé par les siens, il la dépassa blessé et harassé de fatigue. Voyant le peu de survivant à cette charge certain espagnol eurent le désir de reprendre d’assaut la dernière batterie.
Niegolewski raconte ainsi sa prise ;
-----« Apercevant sur la gauche de la route quelques fantassins espagnols groupés autour d’un bâtiment (certainement la chapelle), j’arrêtai mon cheval pour la première fois : je regardai autour de moi, et je ne me vis accompagné que de quelques chevau-légers ; je demandai au maréchal des logis Solkolowski, arrivé à moi sur un cheval boiteux : Où sont les nôtres ?
—« Ils sont morts ! » me répondit-il !
Beaucoup de nos camarades avaient en effet péri ; d’autres avaient perdu leurs chevaux, et étaient restés en arrière ; d’autres enfin s’étaient dispersés à gauche et à droite en arrivant à l’endroit où le défilé s’élargissait.
L’infanterie espagnole continuait encore son feu contre nous, et près de la quatrième batterie se trouvaient encore quelques canonniers. Sokolowski les vit aussi ; chargeons-les, m’écriai-je, et je tombai sur eux avec la poignée des miens. Les Espagnols s’enfuirent, mais Sokolowski paya de sa vie ce dernier triomphe. »
Lui-même blessé et laissé pour mort par les Espagnols, Niegolewski entendit enfin les cris de « Vive l’Empereur ! » et il vit déboucher les autres escadrons polonais, en formation par quatre, c’était le 1er, le 2éme et le 4éme ainsi que les Chasseurs à cheval de la Garde, l’ensemble poursuivant l’ennemi en fuite a partir du col. L’infanterie française avait poursuivit son avance, sur les côtés du chemin, en même temps que nos cavaliers polonais et ainsi fait reculer les espagnols, mais la charge des chevau-légers étant de par nature plus rapide, les soldats de la division Ruffin n’eurent plus qu’a progresser en tiraillant sur les Espagnols et relever les blessés polonais au fur et à mesure de leur avance.
La charge des chevau-légers n’aura pas excédé 10 mn.
Sur les 150 hommes qui composa l’escadron on dénombre ; 5 officiers, une soixantaine de sous-officiers et soldats morts, c’est sans compter ceux qui mourons des suites de leurs blessures, le reste sont soit désarçonnés et à pied, soit blessés. Le 3eme escadron à lui seul prit 16 canons et se rendit maître du col de Somosierra et ouvrit ainsi la route au corps d’armée.
Le général Espagnol qui continuait à se battre et à rassemblait ses hommes fut attaché à un arbre et fusillé par ses propres soldats.
Quant à Napoléon, satisfait, arriva sur le plateau et vit le seul officier « Niegolewski », encore vivant mais blessé, il lui remit sur le champ la croix de la Légion d’Honneur. Cet officier a était le premier a recevoir cette illustre médaille au sein de son régiment et de plus le jour de son anniversaire.
UNIFORME DES CHEVAU-LEGERS AU MOMENT DE LA CHARGE
Toujours grâce à la correspondance du lieutenant Niegolewski, correspondance qui me semble être sans appel.
La tenue de nos chevau-légers polonais était celle de campagne avec la Schapska recouverte d’une toile cirée noire, et sans lance.
Il semblerait d’après un bon nombre de lecture et une réflexion toute personnelle que seul Kozietulski étant l’officier de service des chevau-légers auprès de l’Empereur, ait porté la tenue de service avec Schapska et plumet, d’où la confusion de la tenue qu’auraient portés nos polonais ce jour là.
Notre image de droite reprèsente un officier sulbaterne en tenue de campagne. Remarquez la couleur de la toile cirée de la Schapska , ici elle est marron pour les officiers mais pour la troupe elle est de couleur noire. Celle du dessus est une bonne représentation de par M. Bylina de la tenue lors de la charge.
C' est avec cette tenue, que nos polonais ont chargés à
Somosierra !!
LA BATAILLE VUE PAR LES PEINTRES
Beaucoup de grands peintres ont été fascinés par la charge de Somosierra et du coup ont laissé libre leur imagination, trop libre d’ailleurs puisque des erreurs impardonnables sont commises volontairement ou pas.
Par exemple :
Si l’on regarde l’œuvre de H. Bellangé, image en bas à gauche, il met au sommet de Somossierra le 2e régiment de lanciers rouges.
Puis un autre artiste, Horace Vernet, celle du haut, met en scène sur le plateau le même Kozietulski, alors blessé lors de la charge avec Krasinski, pas présent dans le 3e escadron, les 2 officiers commentant l’assaut , le comble c’est que sur ce tableau est aussi représenté Dziewanowski, en état de monter sa monture, c’est le quatrième cavalier avec le sabre à la main, alors que lui-même durant cette charge épique, il perdit une jambe et un bras et mourra de ses blessures 3 jours plus tard.
Je passe sur le fait que certain peintre met bien le 1er chevau-léger sur le col mais avec la lance, arme qui leur fut attribué en 1809 après Wagram.
C’est Lejeune qui fut présent lors de l’attaque qui est le plus près de la réalité à défaut de la tenue porté par nos héros du jour, puisqu’ ils les peints en grande tenue. Mais c'est tout de même Michal Bylina qui représente le mieux la tenue vestimentaire durant cette charge.
Je ne parlerai pas des nombreuses gravures et dessins anonymes contemporaines, qui ont le tort de faire du n’importe quoi.
Il est dommage et regrettable d’imposer actuellement des erreurs qui resteront encore pour longtemps dans l’imagerie populaire.
LA LEGENDE DES MOTS ET PHRASES
Beaucoup d’expressions, de phrases comme l’Empereur savait en dire, de mots au sujet de la charge des polonais ont été dites.
Comme par exemple et la plus connue, celle qui rendit cette expression si populaire et qui persiste encore de nos jours ;
« ETRE SAOUL COMME UN POLONAIS ».
En fait durant cette charge aucun de nos polonais étaient saouls, mais comme à l’époque napoléonienne, le soldat le plus souvent éméché et supportant le plus facilement l’alcool que d’autre c’était lui ! « Le polonais ! ». Ce qui fera dire de l’Empereur :
« IL FALLAIT ETRE SAOUL COMME UN POLONAIS POUR FAIRE CE QU’ILS ONT FAIT »
Deux autres plus connue et sujet à controverse :
« VOUS ETES DIGNES DE MA VEILLE GARDE, JE VOUS RECONNAIS POUR MA PLUS BRAVE CAVALERIE »
Des écrits prétendent que cette phrase aurait été dite sur le col par Napoléon, juste après la charge. Cela est faux !, puisque ce n’est que le lendemain aux survivants du 3e qu’il leur dit cela après avoir remis à chacun la Légion d’Honneur et ce n’est qu’ensuite en se découvrant qu’il prononça cette phrase.
A ne pas confondre cette autre locution dite le même jour par l’Empereur, après avoir décoré les survivants, et voulant rendre un dernier hommage extraordinaire sur un fait d’arme non moins spectaculaire. Il fit défiler le régiment des chevau-légers polonais, le sabre en main, passant devant tout le corps de Victor, il donna l’ordre de sonner un demi-ban, puis Napoléon s’écria !
« HONNEUR AUX BRAVES DES BRAVES » reprit par l’ensemble de la troupe de Victor.
Celle-ci une des plus connue de l'histoire.
« IMPOSSIBLE, IMPOSSIBLE JE NE CONNAIS PAS CE MOT-LA. QUOI MA GARDE ARRETEE DEVANT DES ESPAGNOLS, DEVANT DES BANDES DE PAYSANS ARMES ! »
Il semblerait que cela soit bien cette phrase que l’Empereur prononça devant Piré revenant de reconnaissance et que l’histoire n’a retenue que ;
« IMPOSSIBLE ! CONNAIS PAS CE MOT-LA ».
La plus coriace et sans fondement.
« IMPOSSIBLE N’EST PAS FRANÇAIS ».
Cette autre formule plus personnelle, s’adressant au seul officier Niegolewski encore valide.
Le Maréchal Bessières dit :
« JEUNE HOMME, L’EMPEREUR A VU LA BELLE CHARGE DES CHEVAU-LEGERS ; IL SAURA APPRECIER VOTRE BRAVOURE »
l’officier polonais lui répondit ;
« MONSEIGNEUR JE ME MEURS ; VOILA LES CANONS QUE J’AI ENLEVES, DITES CELA A L’EMPEREUR ».
Où encore celle que je préfère ; « ALLONS CELA IRA BIEN, CAMARADE ». Cette phrase fut dite par les fantassins français qui en retirant notre pauvre officier blessé de plusieurs coups de baïonnettes, de deux coups de fusils à la tête, alors coincé sous son cheval mort et laissait lui-même pour mort.
EPILOGUE
Certains historiens pense à tort ou à raison que Napoléon en disant ;
"Enlevez moi cela !" ordonna simplement la prise de seulement de la 1er batterie et que notre officier polonais a compris que l'ordre lui était donné d' enlever le tout.
De plus l 'Empereur en rédigeant le 13e bulletin de l'armée, minimisa la victoire de nos polonais en une victoire franco-polonaise ce qui a pour effet de décevoir les chevau-légers. Mais le courage et la vaillance de ce jour fût reconnue de tous et surtout du reste de la Garde Impériale.
Toujours est-il que Napoléon sut reconnaitre la bravoure du 3e escadron, et pour chaque survivant de l'escadron, en plus de la décoration, il remit par l’intermédiaire de Bessières de quoi suffire aux besoins pressants, soit 10 Napoléons à chaque officier et 3 à chaque soldat.
La route de Madrid est ouverte, après des attaques meurtrières et le bombardement de la ville, Napoléon reçoit le 3 décembre la capitulation de la capitale espagnole par Tomas de Morla le parjure de Baylen.
Quand à nos Polonais, ils venaient de rentrer dans la Légende Napoléonienne.
Je rajoute des informations reçu (juillet 2012).
Lors de cette bataille, les trophées de cette journée sont de dix drapeaux pris sur la division St-Juan. Quelques drapeaux sont pris lors de cette charge épique par les chevau-légers polonais.
Les cavaliers Cichoewski, Babuki, Wolijurski sont signalés comme ayant pris des drapeaux nous ne connaissons pas avec exactitude les emblèmes pris par nos polonais. Et nous n'avons pu identifier que 4 drapeaux pris ce jour là avec certidude.
Celui du Régiment Corona, des Gardes Wallones ( 2 drapeaux) et enfin le Régiment provincial Toledo.
L'hypothèse reste sur ceux des Régiments Irlandais, Jaen, Ecija, Ronda, Alcazar, Xeres, Volontaires de Madrid, 3é volontaires de Sevilla.
LISTE DES CHEVAU-LEGERS DU 3e ESCADRON
Je n’ai pas pu retrouver une liste complète de tout ceux du 3e escadron qui ont participés à la charge.
Je vous dresse les quelques noms suivant ;
Officiers : Kozietulski, Dziewanoswski, les Krzyzanowski, Rudowski, Rowicki, Niegolewski.
Sous-officiers et soldats : Sokolowski, Woyciechowski, Trawinski, Stefanowiez, Ryndeyko, Norwillo, Kasarek, Oyrzanowski, Poninski, Zielonka, Wihtor, Babicki, Dabczewski, Cichoewski,Babuki,Wolijursky,Juszynski, Wasilewski, Waligurski, Tedewen, Benedykt, Dabrowski, Norwillo, Zurzynski.
LE MOT DE LA FIN
Bien des années plus tard, lorsque des élèves de l'armée berlinoise discutaient en prèsence du Chancelier Bismarck de la charge des Polonais à Somosierra, certains d'entre eux qui haïssaient les Polonais, tentaient d'expliquer la bravoure de ces cavaliers, par la suggestion que leurs chevaux s'étaient emballés.
C'est alors que Bismarck, pourtant lui aussi les détestants fit preuve d'une grande sagesse , en disant d'eux ;
"Messieurs, il est très possible que leurs chevaux se soit emballés. Mais lorsque ces chevaux sont montés par des pleutres, ils s'emballent vers l'arrière. C'est lorsque les chevaux sont montés par des braves qu'ils s'emballent vers l'avant, vers l'ennemi."
Gloire à eux !!
Mes sources ;
Napoléon La campagne d’Espagne par J.Trainiè et JC Carmigniani
Napoléon en Espagne du magazine Gloire et Empire
Les Polonais à Somosierra par le colonel Niegolewski
Napoléon Bonaparte par A. Castelot
Wojsko polskie ( Gwardia) R.Morawski et A. Nieuwazny
Napoléon et les troupes polonaises par Tradition magazine
L’intervention de Napoléon en Espagne du magazine « Napoléon 1er »
Napoléon Bonaparte de A. Auger. J. Garnier V. Rollin sous la direction de D. Casali
La Corogne de N. Griffon de Pleineville.
Tradition 221
*Et merci à David pour le plan géographique du col.
Les planches sont de W.Kossak, de Dionisio Alvarez Cueto, Moranski