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25 février 2009 3 25 /02 /février /2009 20:22

                       L’article que vous allez lire concerne un combat qui aurait pu passer inaperçu entre le 1er Régiment de Chevau-légers lanciers de la Garde, donc des polonais, et des hussards prussiens, le lieu se situe à Péterswalde, actuellement en république tchèque, en date du 16 septembre 1813 quelques jours après la victoire de Dresde. Dans cette affaire, le propre fils de Blücher, blessé, fut fait prisonnier par nos Polonais.

Revenons un court instant quelques jours auparavant :

             Fin août, Napoléon bat ses adversaires (les Russes et les Prussiens) réunis à Dresde. La poursuite s’annonce moins victorieuse de part le fait de l’absence de l’Empereur qui laisse le commandement à Oudinot, Macdonald et Vandamme.
             Le 13 septembre, Napoléon quitte les premières lignes et se retire à Dresde où il apprend que Wittgenstein, sachant l’Empereur absent, repasse en Saxe et reprend l’offensive. Napoléon se remet aussitôt en route pour affronter ce général impertinent et le contraint à nouveau à un second repli.
          Napoléon ordonne la poursuite de cette armée. Et c’est là que se déroule le combat de Péterswalde, à la fin du mouvement de poursuite sur l’armée prussienne durant lequel Napoléon tente de rattraper l’Armée de Bohème pour obtenir enfin une victoire décisive.
           On note que le rapport de force, concernant uniquement la cavalerie, côté prussien est de 4 escadrons du 1er régiment de Hussards de Silésie, soit 32 officiers, 68 sous-officiers, 571 hommes et 13 trompettes. Et du côté Français seulement 2 escadrons de Lanciers polonais de la Vieille Garde avec des cavaliers du 4ème régiment de Gardes d’Honneurs .
              Peterswalde

                    LE COMBAT

        Le 16 septembre, le détachement  d’environ 200 hommes (soit 175 Lanciers et 25 Gardes d’Honneurs), l'ensemble sous le commandement du chef d’escadron Fredro, entre en Bohème pour se joindre à un autre détachement et pour ainsi achever la poursuite de l' ennemi.
        Mais une fois arrivés à Nollendorf, au-delà de Péterswalde, ils rencontrent sur une hauteur les 4 escadrons du 1er Hussards de Silésie, ci contre à droite , qui font face aux français, ce régiment de hussards est commandé par le colonel Blücher (fils).
        Cette cavalerie est accompagnée de deux pièces de canon et par de l’infanterie ;
   Rien n' éffraie nos braves polonais, et  au commandement de charger, ils s'élancent  avec impétuosités et fougues sur les  prussiens, les sabrent et les dispersent, les hussards de Silésie perdent un assez grand nombre d’hommes dont leur colonel qui dans la fuite est séparé de sa troupe puis fait prisonnier.
          L'histoire raconte que le brigadier Wojciechowski s’empare du colonel Fritz (comme l’appelait son père) qu’il conduit avec fermeté à l’Empereur, Blücher (fils) blessé d’un coup de lance et surtout dans son orgueil, se trouve devant l' Empereur,  malgré la sollicitude que Napoléon mit à le faire soigner, le prussien montra un visage grincheux et plutôt rempli de colère que de souffrance. La raison en est peut-être que son régiment de hussards n’a pas soutenu le choc et s’est séparé de lui au moment du combat...
            L' Empereur demande à Larrey de soigner ce colonel récalcitrant, au plus grand étonnement des autres soldats prussiens, cela fut chose faite avec le plus grand respect ce qui au passage sauva la vie du comte Larrey à Waterloo, car au moment de rendre des comptes aux vainqueurs de cette funeste bataille,  Blücher (père) lui apporta à son tour son aide.
             Quant au brigadier Wojciechowski, qui lui-même a été blessé très gravement dans l'affaire, reçut la croix, mais le malheureux n’en jouit pas longtemps : il meurt peu de temps après des suites de ses blessures…
            
                          
                
                     
   EPILOGUE
           Napoléon passa en revue la troupe victorieuse et voyant les gardes d' Honneurs : il demanda à un officier polonais en l'occurrence le capitaine Jankowski, comment se sont comportés ses jeunes gens.
  -le capitaine répondit ; " comme des Français Sire".........

   Il est intéressant  de lire la version coté prussienne de ce combat :

             Le 16, l'ennemi français renouvela son attaque, le régiment ( le 1er Hussards Silésien ) forma l'arrière-garde de l'aile droite en retraite, l'arrière-garde de notre aile gauche était composée de cavaliers russes, cette troupe fut prise à parti par des cavaliers ennemis, grâce au soutien du général Comte Von Pahlen nous avons pu reprendre une hauteur proche de Péterswalde.
              Dans le même temps, un régiment de uhlans
 ( lanciers polonais) ennemi se retrouva seul et face à notre aile droite à proximité du 1er Hussards de Silésie. Ce régiment de lanciers se rapprocha si  dangereusement vers notre position que le colonel Von Blücher voulut commencer son attaque, lorsque le commandant des uhlans ( les chevau-légers de la Garde) agita un mouchoir blanc tout en disant ;
-" Ne chargez pas Hussards, nous sommes des Russes"
        ce qui provoqua un certain flottement au sein de l' unité prussienne et laissa un temps à nos ennemis de s' approcher puis de nous charger.
         Leur attaque si violente et subite nous repoussa de quelques 300 pas en arrière. Dans cette retraite précipitée, une mêlée s'ensuivit dans un tourbillon de charge, le colonel du 1er hussards a été blessé plusieurs fois et laissé prisonnier.

    Note personnelle :
     Il est amusant que de voir qu'en 1813, les prussiens pourtant accoutumés à se battre contre les Français ne savent pas reconnaître des cavaliers Russes à ceux des chevau-légers lanciers de la Garde.


 Je remercie particulièrement Mr Pierre. Toussaint pour son aide et son accord pour la publication de cette aquarelle unique (ci-dessus), faite par un artiste de talent qui est Mr Courcelle.
 Je remercie aussi Patrick.Fontanel  et M.Diégo pour leur aide...


  Mes sources :
Un carnet de la sabretache
Et la collaboration de Mr Toussaint
  Planches :
 Knôtel n° 29 Band II
  Le combat de Péterswald (collection privée) appartenant à Mr Toussaint.





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commentaires

P
Merci Patrice pour cet article passionnant. Blücher détestait les Français et heureusement que Wellington était là pour contenir sa fureur après la bataille de Waterloo sinon il est évident que nombre de survivants français auraient été exécutés sans autre forme de procès. <br /> Merci aussi pour cette belle aquarelle de P. Courcelle (un grand artiste !)
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